Dans un coin de ciel nocturne

Bonjour à tous ! À l'approche des nouveautés hana, et de la parution d'une nouvelle œuvre de Nojico Hayakawa, "La lumière dans la pénombre", je vous propose de revenir sur son premier manga édité en France, "Dans un coin de ciel nocturne".

Résumé : Hoshino est professeur à l’école primaire. Un jour, il retrouve Sudô, son sempai du club d’astronomie au lycée, d’un an plus vieux que lui, qu’il admirait profondément. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis la remise des diplômes, onze ans auparavant, mais Hoshino découvre brutalement que l’un de ses élèves est le fils de Sudô. Les retrouvailles s’annoncent tendues, surtout quand Sudô lui déclare «j’aurais préféré ne plus jamais te revoir…»

Le récit, sans être des plus novateurs, est tout de même bien construit. Les retrouvaille de ces deux amis d'adolescence sont assez tumultueuses, car leurs sentiments ne sont pas encore fixés, et Shôta, le fils de Sudô, n'arrangera rien à la situation.
Tout du moins au départ, car finalement, les deux adultes vont se rapprocher, et rattraper le temps perdu.

Si de façon global, le rythme du récit ne réserve que peu de surprises, le chapitre consacré au passé de Sudo, et surtout à sa relation avec la mère de Shôta, aura été rafraîchissant. Il est rare dans les boy's love que des femmes occupent une place dans le récit, autre que pour faire rire le.a lecteur.rice, mais ici, l'autrice nous dévoile un personnage intéressant, énigmatique, au caractère bien trempé, mais pourtant pas caricatural.

Néanmoins, je ne peux pas vous en dire plus, sans furieusement vous spoiler des éléments du récit, je vais donc m'en arrêter là.

Car, au delà de l'histoire, ce qui m'a marqué avec les mangas de Nojico Hayakawa, que se soit avec "Dans un coin de ciel nocturne", ou même " Le carnet de notes d'Endo-kun", c'est sa maitrise parfaite du séquençage des actions, ce que l'on nomme "découpage", et de manière globale de son traitement du silence.

Comme illustré ci-dessus, l'auteure maîtrise parfaitement les outils de découpages. Utilisant des aplats noirs pour découper l'action dans le temps, ou même souligner un moment important, je n'ai pour l'instant vu que peu d'auteur.rice utilisant des aplats noirs de façon si sensible et intense. L'action est parfaitement présentée et agencée, chaque plan, chaque case est étudiée de façon à transmettre un message, si bien que certaines parties du récit auraient aisément pu se passer de phylactères, tant la façon dont sont montrées les scènes parle d'elle-même.

Le résultat est donc bluffant, le traitement du silence de l'auteure est très convaincant, nous faisant passer de moments oniriques à d'autres bien plus durs, et tout ça avec une douceur parfois mélancolique.

En plus de ceci, le trait de Nojico Hayakawa est sublime. Très léger et fin, il se prête aussi bien à la comédie qu'au mystère, et à la sensualité. Son encrage est incroyable, très fins, l'auteure arrive ainsi à souligner aisément toutes expressions traversant les protagonistes.

Si l'on aurait pu regretter parfois l'absence de décors, le découpage de l'artiste fait que l'on s'en passe finalement volontiers, ces derniers n'aurait finalement que plomber les pages déjà chargées en détails. De plus, ne changeant que peu de fois d'environnement, situer les personnages n'est pas des plus compliqué.

En résumé, "Dans un coin de ciel nocturne" fait office d'exception dans le paysage du manga. Nojico Hayakawa maitrise son art à la perfection, et si l'on pourra remarquer quelques faiblesses dans son récit, la façon dont elle nous le raconte à travers les cases en fait une œuvre à part, à la beauté contemplative digne d'un compte onirique.

Si ce n'est pas déjà fait, je vous invite à découvrir ses œuvres déjà parues chez Boy's love IDP, "Dans un coin de ciel nocturne", et "Le carnet de notes d'Endo-kun", qui représentent parfaitement ce dont est capable artistiquement l'autrice.

À très vite pour de prochains articles !

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Autre oeuvre de l'autrice chroniquée : Une lumière dans la pénombre