Inside full bloom

Bien le bonjour ! Je vous retrouve aujourd’hui pour discuter un peu de Inside full bloom, premier manga de Wakame Kuki. Repéré grâce aux Chills chills bl awards 2019, le titre a bénéficié d’une grande demande de la part des fans pour sa sortie en France.
J’avais vu de nombreuses choses passées le concernant sur Twitter : on disait qu’il était réaliste, parlant du vécu des personnes homosexuelles, mêlant l’homophobie extérieur et intériorisée.

Pour autant, ce titre ne fut hélas pas un si grand coup de cœur que ce à quoi je m’attendais.

Résumé de l'éditeur : Depuis un traumatisme, Kana a bien conscience de faire partie d’une minorité. Ne s’étant jamais vraiment ouvert aux autres, le jeune homme porte son lourd secret tout seul. Mais un jour, alors qu’il est invité à une soirée de groupe par ses amis de l’université, il découvre un curieux jeune homme, du côté des filles, qui n’a pas peur d’affirmer son homosexualité. Sa première impression de Keigo est loin d’être bonne, et Kana fera tout son possible pour l’éviter. Mais petit à petit, les deux garçons, tout aussi maladroits l’un que l’autre, vont découvrir qu’ensemble, le temps qui semblait s’être arrêté pour eux se remet en marche.

Voici la mélancolique histoire d’amour de deux jeunes hommes profondément blessés qui, ensemble, vont apprendre à se reconstruire.

Le livre s’appuie, comme indiqué dans son premier chapitre, de l’image des fleurs qui n’éclosent pas pour illustrer l’acceptation de soi. Si cette image n’est pas la plus originale, elle me plaît, étant poétique et faisant appel au langage des fleurs, ce qu’un fan de shojo comme moi apprécie.
Pour autant, si le propos est vraiment génial, l’exécution laisse un peu à désirer… Je m’explique : la relation qui est censé libérer le personnage n’est pas spécialement positive, du moins dans ses fondations. L’un agresse l’autre, et lui reproche ensuite de le fuir… C’est un écueil pas spécialement étranger au bl, mais dans un récit qui se veut réaliste et aborde des questions sérieuses concernant l’homosexualité, cela me pose problème.

Pour autant, je n’ai pas pour autant détesté ma lecture ! J’ai par exemple beaucoup aimé le personnage principal, ainsi que sa psychologie : il est travaillé et illustre bien le parcours de certaines personnes gays qui cachent leur homosexualité. D’ailleurs, j’ai trouvé que les backstory des deux protagonistes étaient réussies, évitaient les scènes inutilement supers violentes, et abordaient du coup un vécu de mec gay au pluriel, ce qui change de l’habituel schéma gay/hétéro.

Les dessins, autant que le scénario, est le grand point fort du manga. Irréguliers, fins, et d’aspects crayonnés, l’enveloppe du titre est très charmante, rendant certaines scènes poignantes, les émotions reflétées dans les yeux écarquillés des personnages complètement exacerbées. Les dessins accompagnent également très bien les moments plus légers et doux, l’autrice nous faisant ici la preuve de la versatilité de son trait.
Enfin, les scènes de sexes sont très bien dessinées, dégoulinantes de fluides et autres joyeuseries du genre, elles sont hard et non-censurées pour notre plus grand plaisir !

Finalement, que retenir de ce titre ? Il est bien plus hard que prévu, ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour autant, le consentement trouble fausse un peu le résultat, malgré des intentions positives de parler avec réalisme d’homosexualité et d’homophobie.

En bref : si vous voulez un titre qui aborde l’homophobie et que l’absence de consentement ne vous dérange pas, ce titre vous plaira, je n’en doute pas. Pour les autres, je vous recommande le boy’s love L'étranger de la plage, de Kana Kii, édité chez Boy’s love IDP, ou encore Neon sign amber, de Ogeretsu Tanaka, édité chez Taïfu comics !

Merci d'avoir pris le temps de lire cette chronique, j'espère qu'elle vous a plu. On se retrouve très bientôt pour une nouvelle chronique sur les sorties de Boy's love IDP de janvier !

Vous pouvez me suivre sur Twitter !

Bonne journée, et à bientôt !

Comments

[allia]

Je suis bien contente de lire ta chronique, que j'avais ratée, pcq tu mets des mots sur des ressentis que j'avais pas vraiment creusé n'ayant pas dépassé le stade du "j'ai bcp aimé mais...?!" mais jsp, je me suis sentie vaguement mal à l'aise et peut-être même vaguement voyeuriste aussi, alors que ds l'ensemble ça reste assez juste sans en faire des caisses, contrairement à pas mal de médias qui n'abordent l'homosexualité que sous l'angle de la souffrance.
Et si j'ai généralement pas de soucis avec l'absence de consentement dans le yaoi , je comprends très bien tes réserves, ici non seulement je m'y attendais pas du tout mais en plus ça fait bien + trope du BL que réaliste dans son traitement.
Bref merci pour cette chronique, jusque-là j'avais pas lu beaucoup de retours mais tous super positifs