Des boy's love horrifiques...

Bien le bonjour ! Je vous propose aujourd'hui de nous intéresser à 3 mangas boy's love, publiés par 3 maisons d'éditions différentes, ayant pour trait commun une ambiance quelque peu... horrifique.

Certes, nous ne sommes pas le 31 octobre, mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant d'écrire sur ces trois bijoux. Comme vous l'aurez deviné, ces lectures suivantes ne plairont pas à tout le monde, car très violentes, ainsi, je ne les recommandes pas aux personnes qui ne veulent pas voir : des membres arrachés, du sang, de l'abus, du glauque.

Enfin, pour les personnes dont l’intérêt aurait été titillé par ces quelques mots, je vous souhaite une bonne lecture.

Merci à Taïfu comics et Boy's love IDP pour l'envoie de deux de ses titres !

Total eclipse of the eternal heart, de Syundei, publié chez Seven seas

Résumé : Le lycéen Hoshino Terumichi est hanté par un rêve récurrent : un jeune homme, un siècle plus tôt, est en train de mourir des mains d'un autre homme qu'il appelle "Professeur".
Ce rêve - ou malédiction - est sur le point de devenir réalité quand un mystérieux et attirant camarade de classe, Yamada Omihiko, entre dans la vie de Terumichi.

Syundei n'est pas une autrice qui m'est inconnue, et si vous me suivez, elle ne l'est pas pour vous non plus. J'ai déjà écrit sur son autre sortie anglaise, qui était un coup de cœur, drôle, léger et pleins de charmes. Ce nouveau titre est tout aussi plein de charmes, et est également un coup de cœur, mais les différences entre les deux mangas traduits de cette autrice sont, pour le moins, abyssales. Si le premier était léger et drôle, celui-ci est pesant et inquiétant. Effectivement, dans ce manga, l'autrice nous parle d'abus, de traumatismes, de meurtres, et de vengeance.

Le récit est prenant, et aux cotés de Hoshino, il nous entraine dans ces méandres inquiétantes et sanglantes. La découverte de l’amour laisse vite place à l'horreur, et ce mélange est des plus percutant, d'autant qu'assez rare dans le paysage bl français.

Les dessins sont particuliers, très années 80 - ce que l'on retrouve par moment dans le découpage, et cette singularité fait d'autant plus ressortir ce titre, qui décidément, manque en France.

J'espère qu'un jour nous aurons la chance de voir les mangas de Syundei paraître en version française, mais d'ici là, je vous recommande chaudement la lecture de ceux déjà existant en version anglaise - si du moins, vous pouvez les lire dans cette langue, car l'ambiance du titre est unique, et plaira aux amateur.ice.s de récits inquiétants et malsains.

Madk, de Ryo Suzuki, publié chez Taïfu comics.

Résumé de l'éditeur : Considéré comme déviant par ses pairs, Makoto est ostracisé à cause de ses penchants morbides. Afin de satisfaire ses derniers, il s'est tourné vers la sorcellerie et alors qu'il tente sans trop y croire d'invoquer un démon, voilà qu’apparaît J, archiduc des Enfers . Le superbe démon lui accorde un vœu en échange de son âme, sans se douter que le lycéen va lui faire une requête inattendue : manger sa chair et
ses entrailles !
Makoto pensait sombrer dans le repos éternel une fois son souhait exaucé, mais J semble avoir d’autres projets pour lui...

C'est surement LE titre que j'attendais le plus pour cette année 2019. L'autrice est déjà connue en fr grâce à son manga Centaures, que je n'ai hélas toujours pas lu, mais de mon côté, j'avais déjà repéré son travail grâce à Madk, dont j'avais pu découvrir le résumé ainsi que quelques pages sur internet, ce qui n'avait pas manqué d'éveiller mon intérêt pour le titre. Je ne remercierai jamais assez les éditions Taifu comics pour l'avoir licencié en fr, chose que je pensais impossible.

Dans Madk, nous allons embarquer dans l'une des luxures des plus étranges : le vore, ou le fetish de manger son/sa partenaire, et/ou de se faire manger par ce/cette dernier/dernière. Dès le début, ce titre se positionne, comme les deux autres, comme étant très particulier, et s'adressant à un public restreint. En voyant cette présentation ainsi dressée du manga, on pourrait s'attendre à un titre des plus malsains... et c'est le cas ! L'univers des démons, dans lequel se passe l'essentiel du récit, est différent du nôtre, avec ses propres règles, toutes plus retords les unes des autres, et le sexe y est extrême, sans communes mesures. Et si le tout peut sembler quelques peu lourd, l'autrice parvient sans mal à distiller un peu d'humour bien placé dans son récit, le rendant par conséquent un (petit) peu plus léger, et plus accessible aux novices de ce genre de manga.

Le trait de Ryo Suzuri est surement l'un de mes préférés, tout genre confondus, tant je fus happé dès le début par l'appuie de son coup de crayon, et de l’extrême précision dans sa mise en page des évènements et des émotions que vivent les personnages... Je ne me lasse pas de lire et relire ce premier tome, tant son univers graphique me plait.

Mais finalement, au delà de toutes ses considérations, ce que j'ai tant aimé dans Madk, c'est le fait que l'autrice utilise à fond l'érotisme grotesque que peut offrir des créatures paranormales. Je ne peux hélas les lister ici, car je ne veux pas choquer des personnes qui ne voudraient pas les lire, mais si jamais, toi, qui me lis, désire voir jusqu'où peut aller ce genre d'érotisme, je te conseille très fortement Madk - sans compter le trait de l'autrice, qui là encore, fait des merveilles.

Heartless, de Masumi Nishin, publié chez Boy's love IDP.

Résumé de l'éditeur : Époque contemporaine. Un homme, Manuel, vit dans la forêt avec un démon à la beauté si grande que celle-ci lui sert à séduire les proies avant de leur ôter la vie. Leur quotidien est paisible, jusqu’au jour où apparaît devant eux un groupe d’excités, bien résolus à casser de l’hérétique..

Et voici le dernier bl horrifique que je vous présente ici, et peut être celui dont la lecture fut la plus lourde. Néanmoins, ne prenez pas ce que je viens d'écrire comme quelque chose de péjoratif. Au contraire, ce titre brille par son ambiance sombre, rapidement installée dès les premières pages, où l'humour est définitivement absente, pour laisser place à de l'horreur et du malsain.

Heartless nous conte la vie d'un succube et de son compagnon humain, ainsi que des chasseurs de monstres, et le fait de façon efficace et prenante, nous laissant découvrir personnages et organisation sans se presser, ni trop s’appesantir.
Ce manga est un petit bijou dans l'univers du boy's love - comme les deux autres titres, car nous proposant un récit bien ficelé et prenant, changeant drastiquement de l'ambiance plus habituelle du commun des bl (que j'apprécie aussi cela dit).

Le trait de l'autrice est bien maitrisé, passant d'une délicatesse sensible pour le succube, à un dessin plus dur pour les chasseurs -bien que demeurant relativement rond et peu anguleux. Et si le reste demeure relativement classique, j'ai beaucoup aimé une certaine présentation des phylactères à une certaine page, que j'ai trouvé très astucieuse. L'action est au rendez-vous, et quelques passages m'auront surpris, car ce type de violence n'est que peu habituelle dans le genre du boy's love, du moins, publié en occident, si bien que je ne pourrai citer que 3 autres titres semblables, bien que plus soft : In these words, Deadlock Et Canis - the speaker.

Comme les deux autres, ce manga plaira à celleux qui désirent un peu d'horreur dans un boy's love, ou, pour parodier cette expression, mettre un peu de sang dans son café.

Finalement, ces trois mangas, comme vous avez pu vous en apercevoir, sont tout trois excellents, et je vous en recommande la lecture, autant pour découvrir des bl avec ce genre d'ambiance, que pour motiver les éditeurs à continuer de sortir ce genre de titres.

Je vous retrouve bientôt pour un article sur les sorties de boy's love IDP de juillet !

Merci d'avoir pris le temps de lire cet article, j'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux : Twitter, Instagram...