Focus sur : les boy's love de Junko

Bien le bonjour ! Aujourd'hui, on ne s'intéresse pas à une quelconque actualité boy's love/yaoï, mais à des sorties qui commencent un peu à dater...
Et ces sorties, comme annoncé dans le titre de cet article, sont des boy's love de Junko ! 

Junko est une mangaka qui a commencé, comme beaucoup d'autrices boy's love, dans la production de fanzinat, avec des doujinshi de Prince of tennis, ou encore de Gintama. Elle s'est ensuite lancée dans le manga yaoï dit "professionnel" avec un titre, toujours exclusif au Japon, Arenbou Kareshi. À partir de là, elle a continué sur sa lancé, publiant en tout sept autres bl, avant de se mettre au shojo avec son titre à succès Kiss him, not me ! et au seïnen avec Manga sake, titre sortie exclusivement au Japon. Dernièrement, elle bosse sur son nouveau manga, un shojo nommé Oshi ga Watashi de Watashi ga Oshi de, qui - si je ne me trompe pas, est toujours en cours de parution.

La grande force de l'autrice est sans conteste l'humour dont elle saupoudre ses mangas, qui leur donne une ambiance souvent légère et barrée, n'hésitant pas à déformer ses personnages et leurs expressions pour notre plus grande joie. Enfin, ses scénarios sont souvent assez simple, s'appuyant sur divers poncifs du genre (amis d'enfance, coup de foudre) et des ficelles scénaristiques éculées (la troisième roue du carrosse pour en citer une), mais le fait avec brio, et toujours avec le charme propre à ses mangas. 

Dans cet article, seuls ses boy's love parus en France seront traités, Kiss him, not me !, ainsi que ses autres mangas publiés qu'au Japon ne seront pas mentionnés.

Bonne lecture !

Je commence cet article avec les recueils d'histoires plus ou moins courtes, tous sortis chez Boy's love IDP.

Le premier, sorti dans l'ancienne collection de l'éditeur, est Your note, et tout comme le deuxième titre de cette première partie, il est paru au Japon en 2010. L'histoire principale tourne autour de la thématique du parfums, de comment une note peut devenir entêtante, se gravant dans l'esprit de la personne amoureuse, comme le pourrait être un visage, une parole, un sourire... En soit, cette histoire est plutôt efficace, bien qu'étant courte, les événements s'enchaînant rapidement. Je peux en dire la même chose pour le reste des récits du recueil, bien que parfois cette brièveté peut être tout à fait adaptée, par exemple quand l'unique scène de l'histoire prend place pendant une soirée, comme une fenêtre qui s'ouvre soudainement sur une vie, avant de se refermer. Je signal au cas où que la notion de consentement est prise à la légère.

Le deuxième recueil, seul manga de Junko à avoir été édité dans la collection hana de Boy's love IDP, est The return of the prince. C'est également le dernier boy's love de l'autrice a être paru en France. L'histoire principal du recueil - qui n'est pas celle illustrée en couverture, est Métamorphose, et aborde le changement, comme on peut s'y attendre vu le titre, mais surtout de la peur qu'il peut inspirer. Pour le reste, certaines histoires sont oubliables, d'autres tout à fait appréciables. Par contre attention, présence de grossophobie, ainsi que de l'inceste entre cousins.

En sommes, j'aime ces deux recueils, bien que n'étant pas les meilleurs que j'ai lu du genre. Ils ont le mérite de présenter des récits intéressant (Your note et Métamorphose sont mes favoris), et d'être une jolie vitrine pour voir ce que peut proposer l'autrice.

La suite de cet article va s'attarder sur ses one-shot boy's love, deux d'entre eux ont une histoire courte à la fin, mais pas plus.

Je commence avec le titre le plus mignon de l'autrice : Conveni-kun, sorti chez Taïfu comics, et paru au Japon en 2011. Centré sur le personnage d'Endo, garçon timide et renfermé, l'autrice va déployer un talent certains pour raconter son histoire, abordant les traumatismes liés au harcèlement scolaire et leurs retombés sur la vie des victimes, ici à travers le prisme du personnage principal. Le récit dans son ensemble est très mignon et doux, douceur renforcée par les trames utilisées par Junko, ainsi que par la présence d'un chat, élément qui fait toujours mouche pour aider à installer une ambiance cotonneuse (Kii Kana peut l'attester). Junko n'hésitera pas à se moquer d'un trope qu'elle utilise elle-même pour ce titre, a savoir le mec un peu bad boy qui en réalité a un grand cœur et n'hésite pas à mettre sa vie en danger, cela pour sauver un chat.
Le titre souffre quand même de quelques défauts, son rythme est rapide, peut être même trop pour les premiers chapitres... Il manque aussi de subtilité, certaines choses auraient pu être traitées avec plus de finesse, ce qui est une critique que j'avais formulé pour d'autres titres abordant le harcèlement scolaire, comme Smells like green spirits. 
Mais qu'importe, ces défauts sont comblés par les moments tendres et gays qui peuplent ce manga, le tout culminant en une scène de sexe douce et sexy, comme l'autrice sait bien les faire... et consentie d'ailleurs. 
Le titre contient une histoire courte d'un chapitre, avec un écart d'âge entre les protagonistes de 6 ans. La relation est platonique, mais je dois avouer qu'elle est totalement oubliable.

C'est mon titre fétiche, celui que j'aime montrer aux gens pour leur faire découvrir Junko. Mais pour certain.e.s, il manque quelque chose. Cette chose ? Plus de scènes de sexe. Car que serait le boy's love sans elles ? Si vous voulez mon avis : du boy's love sans sexe est du boy's love sans sexe, c'est tout. Mais il ne faut pas oublier les fans de ces scènes, de ces lemons (ouch ce coup de vieux). Et bien soyez heureu.ses.x, car deux titres de l'autrice en contiennent pas mal, et sont des plus plaisant à lire.

Starlike words est l'autre titre de l'autrice sorti en 2011 au Japon, et est paru en France chez Boy's love IDP, dans leur ancienne collection. Voici quelques mots illustrant ce titre : c'est chaud. Les scènes de sexes sont présentes en nombres, en particulier au début et à la fin du titre, et sont un peu plus hard que celle de Conveni-kun(par contre attention, présence d'une scène d'agression sexuelle, montrée comme telle). Pour autant, si le titre aurait pu s'en contenter, Junko aime dessiner du Q, mais entouré d'une belle histoire. Nous y suivons des lycéens embourbés dans leurs sentiments, qui essayent de faire de leur mieux, en composant avec des choses qu'ils ne comprennent pas encore tout à fait. Un regard pudique est posé sur l'homosexualité au lycée, mais le titre n'a pas la prétention d'en faire une représentation réaliste, loin de là. C'est surtout des scènes de fesses, agréablement enrobées d'un nappage de tâtonnements amoureux et d'affirmation de soi, et ce, malgré quelques faiblesses dans l'écriture.
Ce titre contient une histoire courte, drôle et sexy, qui s’intègre bien à l'ambiance érotique et humoristique du livre.

Si Starlike words pose des scènes de sexe mêlés à des sentiments embrouillés, Under the umbrella with you monte le hard d'un cran. Titre publié également chez Boy's love IDP dans leur ancienne collection, il est sorti au Japon en 2012, ce qui fait de lui l'un des trois derniers yaoï qu'a écrit Junko.  Les sentiments amoureux sont ici passionnées, bien plus que dans n'importe lequel des autres bl de l'autrice. Les personnages prennent des décisions parfois inconsidérées, et c'est l'une des force ce de ce titre, car on y retrouve des protagonistes qui galèrent, non pas car ils ne savent pas ce qu'ils veulent, mais parce que ce qu'il désirent n'est pas à leur porté, du moins selon eux. 
C'est sans conteste le titre le plus hard de l'autrice, et c'est le favoris de beaucoup de mes connaissances, pour toutes les raisons que j'ai citées plus haut. On y retrouve quand même un cliché, celui du triangle amoureux. Il aurait pu être au top si la troisième roue du carrosse était plus approfondie, hélas on ne sait que peu de chose sur elle, ce qui est à mon sens le point négatif de l'histoire... sans compter une scène de dubcon.

Car l'une des grande force de l'autrice est de composé des personnages attachants, ou au moins assez travaillés pour qu'on s'intéresse à eux. Du coup parfois, le manque de diversité de protagonistes au sein d'un même titre est dommage, car si bien fait, augmenté le nombre de visages dans un manga peut être tout à fait bénéfique, donnant plus d'ampleur à ce que vivent les personnages,et offrant différents regards sur leur relation, avec un champs des possibles humoristiques qui s'élargit...

Et c'est ainsi que j'en viens à écrire sur les deux derniers titres boy's love de Junko. 

Pour commencer, il y a My bodyguard, sorti en 2012 au japon, et paru en France chez Taïfu comics. Ce manga reprend le cliché des amis d'enfance, mais avec une certaine originalité, étant donné qu'ils ne s'étaient rencontrés qu'une seule fois à cette époque, et que leurs échanges étaient en réalité épistolaires. Il reprend également, et avec humour, l'opposition entre l'héritier d'une famille riche et le mec qui vient de la classe moyenne, mais est lui-même en galère financière. Si en soit l'histoire est plutôt mignonne, l'un des messages de celle-ci étant qu'on peut lutter contre son destin (mais pas contre le déterminisme social), le remarquable se trouve ailleurs, auprès des personnages secondaires. Gardes du corps du garçon riche, ils veillent sur lui depuis un certains moments, et si ils paraissent impressionnants au début du récit, la suite les rendra plus humain. Effectivement, on pourra voir qu'ils s'inquiètent vraiment du sors du jeune garçon, et sont près à tout pour qu'il demeure tranquille d'esprit. C'est surtout l'un d'eux qui sera développé, mais leur personnalité est assez marquée pour qu'on puisse un minimum s'attacher à eux, en particulier à partir du moment où ils deviennent les mentors de l'autre protagoniste principal. 
Ils ne sont pas là pour être des obstacles à l'histoire d'amour du couple, et c'est toujours cool que ce genre de personnages soient présents. 
Je mentionne aussi l'absence de scène de sexe, donc celleux qui ne les aimes pas : foncez ! 

Enfin, le dernier manga de Junko qui me reste à vous présenter est Un amour de cuisinier, sorti en 2012 au Japon, et paru chez Taïfu comics. Comme vous l'aurez compris avec son titre, le grand thème de ce manga, hormis l'amour, est la cuisine, et son pouvoir de toucher le cœur des gens, pour les apaiser dans leur quotidien pas toujours facile. Si le duo principal est super attachant, affrontant des difficultés chacun de leur côté mais pouvant compter sur l'autre pour se remettre d’aplomb, les deux autres colocataires apportent sa saveur au titre. Encore une fois, pas de troisième roue du carrosse ou quoi que se soit, nous avons ici des personnages qui évoluent indépendamment des protagonistes principaux, qui ont bien entendu des interactions avec eux, mais écrivent leurs propres histoires de leur côté. D'ailleurs, de tout ses titres, c'est celui où les personnages secondaires prennent le plus de place, et c'est un vrai plaisir que de voir tout ces visages évoluer aux fils des pages...
Oh et d'ailleurs, la scène de cul qui conclue leur relation est super, consentie, mignonne et tout... Un bonheur !
Ce titre est, avec Conveni-kun, mon favoris de l'autrice.

Et nous voilà déjà à la fin de cet article ! Cela faisait... plus d'un an que cette idée me trottait en tête, je suis très heureux d'avoir enfin trouvé le temps de l'écrire. J'ai d'autres idées de focus qui se pressent déjà, impatients d'être rédigés, mais avec l'approche des partiels et des divers exposés à rendre pour la fac, je sais que je n'aurai que peu de temps à accorder au blog... Mais j'aimerai quand même en sortir un autre avant janvier. À voir. 

Enfin quoi qu'il en soit, j'espère que ce premier focus vous a plu, merci d'avoir pris le temps de le lire. Je vous retrouve bientôt pour des Quoi de neuf/beau, car de belles choses sortent ce mois-ci, et il faut que je vous en parle ! J'aimerai aussi écrire une chronique sur une sortie pas trop d'actu, à voir selon mes disponibilités...

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À bientôt !

Mangas présentés : Your note, The return of the prince, Conveni-kun, Starlike words, Under the umbrella with you, Un amour de cuisinier, My bodyguard.